"Un SIECLE d'HISTOIRE SOCIALE dans la SOMME"

CARTES POSTALES ET PHOTOS

AMIENS - ancienne rue des Tripes

 

Cette rue prendra ensuite le nom de « Antonin », où se situera la première BOURSE du TRAVAIL d'Amiens, laquelle sera détruite en 1940, dès le début de la Seconde Guerre Mondiale.

A l’origine, l’idée de Bourses du Travail n’était pas exempte d’un certain paternalisme. Il s'agissait, selon ses promoteurs, de construire « un refuge clos et couvert afin d’abriter les nombreux groupes d’ouvriers qui se réunissaient chaque matin pour l’embauche ». Les militants ouvriers en convertirent l’utilisation et en firent le « point de rencontre » de toutes les organisations professionnelles d’une localité.

En 1892, la formation de la Fédération Nationale des Bourses du Travail de France permet la coordination de celles existantes et la création d’autres. A AMIENS, en 1893, un conseiller municipal fera la proposition d’en ouvrir une, ce qui sera refusé par le maire Frédéric PETIT. Il faudra attendre le début du XXème siècle pour obtenir officiellement une Bourse du Travail indépendante, dont le premier secrétaire sera Jules MALBRANQUE.

AILLY-sur-SOMME – Carmichaël

 

GROUPE d’OUVRIERS à la SORTIE de l’USINE

CARMICHAËL était une grosse entreprise textile. Dans cette filature en 1848, une démonteuse de 12 ans gagnait 35 centimes par jour, un peigneur du même âge 65 centimes !

Plus tard, dans le journal « Le Cri du Peuple », parlant de la « seigneurie Carmichaël », on écrira : « On y travaille, on loge dans ses maisons, on s’approvisionne à son économat, on se distrait dans ses cinémas ou sur son terrain de sport, on cotise à sa caisse d’assurances sociales. Du berceau à la tombe, on est son serf. »

Cette mainmise du patron sur tous les aspects de la vie quotidienne rendant le salarié dépendant en toutes circonstances de son employeur fut considérée par l’ouvrier comme une atteinte à la liberté de pensée, d’autant plus que Carmichaël refusait d’admettre le fait syndical.

BEAUVAL - LE FOYER POPULAIRE

Coopérative de consommation

 

Ce village connaîtra, dès 1886, un essor brutal grâce à l’exploitation des phosphates. En peu de temps, des usines jaillirent du sol, employant un total de 15.000 ouvriers. Cette fièvre retomba rapidement, puisqu’en 1900 il ne restait plus que deux entreprises.

Cependant, les syndicats, hors leur rôle revendicatif, ont su élargir leurs compétences en étant à l’initiative de la création de coopératives ouvrières de consommation. Ces coopératives ont été un apport précieux dans le combat contre la misère, mais aussi une école d’émancipation et de solidarité ouvrières pour une lutte commune, dont ont su profiter, en premier lieu, les travailleurs de SAINT Frères et de SUEUR.

AMIENS - 21 Septembre 1903

ENLEVEMENT du CHRIST du LONG-RANG (actuelle rue Béranger)

 

Le Conseil Municipal d’AMIENS décida, le 2 Septembre 1903, d’enlever les emblèmes religieux se trouvant sur la voie publique. Des bruits circulant qu’un groupe d'anarchistes voulait abattre la nuit le calvaire du Long-Rang, afin d’en éviter la profanation, des habitants du quartier commencèrent son enlèvement le 21 Septembre 1903.

Cette décision du Conseil Municipal était dans la ligne des lois et mesures de proscription concernant les emblèmes religieux, édictées depuis le début du siècle, aboutissant finalement à la Séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905.

      AMIENS - Petite rue de la Veillière

      (quartier St-Leu) vers 1905

      OUVRIER LISANT « GERMINAL »

 

Au cours des XVIIIème et XIXème siècles, de petites habitations populaires furent construites dans ce quartier, destinées aux logements des ouvriers proches de leur lieu de travail, permettant ainsi le renforcement de leur exploitation par leurs employeurs.

Cette « zone industrielle » accueille essentiellement des travailleurs du textile exerçant soit à domicile, soit dans de minuscules ateliers (houppiers, fileuses et fileurs, tisseurs, saiteurs, foulons, teinturiers,...) et utilisant comme source d’énergie ou pour les besoins de leur profession l’eau des nombreux canaux sillonnant St-Leu, quartier dont les rues portent souvent le nom du métier qui y est pratiqué.

FRESSENNEVILLE

LES EVENEMENTS de 1906

 

Depuis la loi de 1884 sur les syndicats, les ouvriers métallurgistes de Fressenneville avaient essayé,en 1900, de se syndiquer et de se rattacher au Syndicat du Vimeu dont le siège est à Friville (Chambre Syndicale des Travailleurs sur cuivre et similaires du département de la Somme), mais Mrs. RIQUIER réagissent et une vingtaine «d’insoumis» furent obligés de chercher du travail ailleurs.

Malgré cela, en 1906, face à une direction qui les redoute, le nombre de syndiqués augmente dans les usines RIQUIER. Aussi, à la première faute, c’est le congé ! C’est ainsi que se déclencha la grève, après le renvoi d’un militant et face au refus opposé à la demande de maintien faite par un délégué du Syndicat de Friville.

Des troubles graves éclatèrent, allant jusqu ’à l’émeute le 3 Avril 1906, avec l’arrivée de la troupe.

Le 31 Mai, 30 manifestants sont déférés en Cour d’Assises pour « pillage, dégâts en bande ou complicité ».

 

UNE CITE OUVRIERE

DANS LE VIMEU en 1907

 

Loger les ouvriers à proximité du lieu de travail était, pour les patrons de la métallurgie du Vimeu, la garantie d’une mainmise sur leurs salariés.

Les résidences de ces nouveaux « chevaliers d’industrie » écrasaient de leur luxe les cités ouvrières regroupées autour de l’usine.

Cependant, le Vimeu, aux traditions industrielles séculaires du métal travaillé, sera un des hauts lieux de la lutte sociale.

AMIENS - Octobre 1910

OCCUPATION de la GARE

par les MILITAIRES

 

De 1906 à 1910, la classe ouvrière s’agite. Dans les compagnies de chemin de fer, la colère gronde face au refus de discuter des revendications (entre autres : rétroactivité des retraites, augmentation des salaires (les 5 frs.), règlementation du travail).

La grève éclate sur le réseau Nord le 8 Octobre 1910 et s’étend bientôt à d’autres. Sous l’impulsion d’Aristide BRIAND, le gouvernement réagit violemment, réquisitionnant gares et réseaux routiers et mobilisant les cheminots au titre de la défense nationale.

La troupe est envoyée sur place, avec le renfort des postes de cavalerie et l’appui des gendarmes. L’occupation de la gare d’Amiens est effective. Le mouvement de grève sera enrayé grâce à la collusion du gouvernement avec les dirigeants des compagnies, ce qui entraînera emprisonnements et révocations.

 

Dans « Le Cri du Peuple » du 23 Octobre 1910, CLEUET, secrétaire de la Bourse du Travail d’Amiens, écrira : « L’épreuve que nous venons de passer fera de nous des hommes mieux informés si nous savons en tirer les enseignements... Groupons-nous autour de la bannière syndicale, du drapeau rouge du socialisme. C‘est la besogne la plus urgente ».

AMIENS - 9 Septembre 1911

En attendant les événements

 

Les événements attendus sont les manifestations de colère des travailleurs amiénois contre la vie chère.

Au soir des 8 et 9 Septembre, c’est l’émeute dans les rues d’Amiens, noires de monde. Aux cris de « trente sous ou quarante sous ! », les manifestants se dirigent vers le marché Parmentier, lieu de vente des légumes dont une partie fut jetée dans la Somme. De premières arrestations eurent lieu.

Les travailleurs prennent la direction de Camon, en vue d’atteindre les Hortillonnages (jardins maraîchers sur l’eau), importante réserve de légumes qui sont vendus très chers.

Les dragons chargent au trot de leurs chevaux. Les manifestants répondent en chantant l’Internationale et l’Hymne au 17ème. Vers minuit, un renfort de gendarmerie à cheval et de 2 sections du 8ème Chasseurs provoquera d’autres arrestations.

Cette combativité d’un prolétariat révolté permettra cependant des avancées dans la satisfaction des revendications.

AMIENS - Mai 1920 - Parvis de la Cathédrale

LES PIONNIERS de la NATIONALISATION

 

C’est pour répondre à l’appel de la nouvelle Commission Exécutive Fédérale des Cheminots, élue au 3ème Congrès fédéral, qu’une grève est décidée pour le 30 Avril 1920 à laquelle succéderont les débrayages du 1er Mai.

La nationalisation des chemins de fer figure en bonne place parmi les revendications. Des succès seront obtenus dans le cadre du statut dit « d’Avril 1920 », mais ils seront chèrement payés par une dure répression. Des dirigeants seront arrêtés et incarcérés, plus de 18.000 révocations seront effectuées, ainsi que la fermeture d’ateliers de réparations foyers de lutte, avec, comme conséquence, le chômage sans indemnité pour les grévistes.

Cette photo de cheminots amiénois illustre cette période de lutte. Debout à gauche, en seconde position, on y trouve Jean CATELAS, qui participa à cette grève. En 1922, il sera secrétaire du syndicat C.G.T.U. des Cheminots. Elu, à Amiens, député communiste du Front Populaire en 1936, résistant de la première heure à la Seconde Guerre Mondiale, il sera arrêté en 1941 et décapité le 24 Septembre de la même année, sur condamnation du Tribunal Spécial de Paris, aux ordres de Vichy.

AMIENS - Février 1934

CONTRE le FASCISME

 

En Allemagne, l’arrivée d’Hitler au pouvoir encourage les forces réactionnaires et aggrave les dangers de fascisme et les menaces de guerre. Des ligues fascistes se développent en France, telles les «Croix de Feu» qui cherchent à intimider par leurs parades et leurs violences dirigées contre le mouvement ouvrier.

Utilisant l’affaire Stavisky et, suite à la démission de Chautemps, profitant de la formation du gouvernement Daladier, ces ligues passent à l’action et se lancent à l’assaut du Palais-Bourbon le 6 Février, lors de la présentation du nouveau gouvernement devant la Chambre, provoquant la démission du ministère Daladier.

Dans toute la France, de nombreuses contre-manifestations populaires ripostent aux manifestations fascistes souvent tolérées par la police, mais qui intervient violemment contre les antifascistes.

A Paris, parmi les manifestants ouvriers, 6 morts et de très nombreux blessés furent dénombrés. A Amiens, la garde à cheval a violemment chargé les participants de l’imposante manifestation anti-fasciste qui s’y déroulait.

 

ALBERT

Les grèves de 1936 chez DOUZILLE

 

Suite au succès électoral du Front Populaire, partout en France la classe ouvrière, consciente de ses droits, manifeste pour faire aboutir ses revendications.

A ALBERT, comme partout dans le pays, chez Douzille, G.S.P., Mercier, Potez à Méaulte...., c’est la grève avec occupation d’usines pour l’augmentation des salaires. Plusieurs semaines de lutte aboutiront par des accords avec le patronat.

A souligner, pour ALBERT, un passé syndical qui remonte à 1902 avec la création de 2 syndicats : la « Chambre Syndicale Fédérée des Mouleurs d’Albert » avec 100 membres, et « l’Union des Ouvriers Mécaniciens d’Albert », avec plus de 200 membres.

L’ETOILE - Moulins-Bleus - Juin 1936 La SOUPE POPULAIRE

 

Après l’élection du Front Populaire et l’espoir dont ce dernier était porteur, chez SAINT Frères comme dans toute la France, d’innombrables mouvements de grève avec occupations d’usines se développèrent..

Cette dure action s’est terminée par la signature de nombreux acquis sociaux. Le 31 Juillet 1936, René SAINT représentant sa société et l’Union des Syndicats Textiles de la vallée de la Nièvre assistée de Henri LENGLET, de la C.G.T. de la Somme, en présence de l’Inspection du Travail, ratifièrent une convention collective pour les 8 établissements SAINT Frères, franchissant ainsi une étape importante.

La reconnaissance du syndicat dans les entreprises permettra, par la suite, d’engager d’autres combats.

Comme beaucoup d’autres, la municipalité de l’Etoile a mis en place, en deux endroits, des « Soupes Populaires » destinées aux familles de grévistes sans ressources, puisque n’ayant plus de salaires. Les collectes alimentaires étaient faites auprès des commerçants, permettant à chaque foyer d’assurer modestement le repas quotidien.

DOMART-en-PONTHIEU - Juillet 1936

Chez POIRE... la joie !

 

Les succès obtenus en 1936 ont été une moisson incomparable.

Comme chez POIRE, à Domart, la joie est grande chez les travailleurs de voir satisfaire leurs revendications.

Partout c’est la fête... Et c’est en fanfare que l’on célèbre les obsèques de la semaine de 48 heures ! ! !

St-OUEN - 3 Septembre 1938

MANIFESTATION REVENDICATIVE

 

En 1921, la crise économique frappe de plein fouet les ouvriers qui subissent une diminution importante de leurs salaires. Le textile, et notamment le tissage, n’y échappe pas. Cette situation provoque des mouvements revendicatifs fin 1922 et début 1923, qui permettront une augmentation générale des salaires.

Ces luttes revendicatives aboutissent souvent à la création ou au renforcement de l’action syndicale, telle, en 1930, la grève dans la vallée de la Nièvre où 1.000 adhérents rejoignent le syndicat. Pour des revendications salariales, en Septembre 1938, un nouveau conflit éclate chez SAINT, véritable empire textile dans la Somme. Le patron licencie des grévistes. Le 30 Novembre 1938, plus de 1.000 salariés cessent le travail. Les licenciés seront réembauchés le 1er Décembre 1938

CEUX de CHATEAUBRIAND

22 Octobre et 15 Décembre 1941

 

Ce livre de Fernand GRENIER, s’il honore la mémoire des résistants fusillés en ce terrible 22 Octobre 1941 à la carrière de la Sablière, rend hommage, à travers eux, à tous ceux et celles qui sont morts martyrs résolus du combat pour la liberté nationale et leur idéal.

D’autres nombreux résistants ont donné leur vie pour les mêmes raisons dans les années qui suivirent. Pour ces derniers cependant un espoir naissait avec la perspective de leur victoire puisque leurs assassins subissaient leurs premières défaites. Pour les fusillés de CHATEAUBRIAND en 1941, il en était tout autrement. Ils ont donné leur vie contre le désespoir et le néant, dans la pire nuit. La clarté, l’espérance en l’avenir, la confiance en la victoire n’étaient qu’en eux.

Au camp de Chateaubriand, après le massacre des 27 fusillés le 22 Octobre, sous le prétexte de l’évasion de 3 détenus le 24 Novembre, 9 résistants sont désignés aux balles allemandes et fusillés le 15 Décembre 1941, dans le bois de la Blisière, les hitlériens connaissant les sentiments des habitants à leur encontre craignent de traverser la ville. Ils assassinent au fond d’un bois.

Parmi ces martyrs, se trouve Paul BAROUX, instituteur à Longueau, ici au centre de cette photo, portant la barbe et torse nu, au milieu de ce groupe de résistants internés de la Somme qui, tous, à des époques différentes, avaient été arrêtés par des gendarmes français aidant l’ennemi dans ses exactions.

AMIENS - REFERENDUM

du 21 Octobre 1945

Manifestation dans la semaine du 14 au 20 Octobre 1945

 

Après la Libération, une Assemblée Consultative fut mise en place, secondée par un gouvernement provisoire. Toutes les forces populaires se mobilisent pour relever le pays de ses ruines et relancer l’économie, tant au point de vue industriel, agricole et financier.

Pour atteindre ce but, il faut en finir au plus tôt avec le provisoire et doter la France d’institutions nouvelles par l’élection d’une Assemblée Constituante en mesure d’appliquer le Programme du Conseil National de la Résistance.

Face à cette volonté, de Gaulle est contraint de déposer un projet de loi pour l’organisation d’un référendum, avec l’intention, par le biais de la seconde question, de limiter les pouvoirs de la future Assemblée Constituante.

Répondre «NON» à cette seconde question était le moyen d’obliger la nouvelle Assemblée élue à appliquer le programme du C.N.R.. Aussi, à AMIENS comme dans toute la France, de nombreuses manifestations eurent lieu en faveur du «OUI-NON» au référendum.

 

SYNDICAT des TRANSPORTS d’AMIENS

 

De 1915 à 1936, avec les cheminots et les tramways, le syndicat des Transports d’Amiens représente une force importante.

Par les grèves, les camionneurs amiénois obtiennent , à diverses époques, des augmentations de salaires non négligeables : 6 frs. en 1920, 2 frs. en 1923, 4 frs. en 1931.

En 1920, les cheminots ont mené des actions très dures pour obtenir la nationalisation des différents réseaux de Chemins de Fer.

La période de l’occupation, lors de la Seconde Guerre Mondiale, n’a pas permis aux syndicats des Transports, comme aux autres syndicats d’ailleurs, de poursuivre leurs luttes à découvert.

 

Dès la En de la guerre, vers 1946/47, l’action revendicative reprit de plus belle et les travailleurs des Transports manifestèrent encore plus ardemment pour la satisfaction de leurs revendications.

AMIENS - 12 Septembre 1947

MANIFESTATION à la CATHEDRALE

 

Cette importante manifestation, à l’initiative de l’Union Locale C.G.T., a pour thème : « Contre la vie chère et la politique du gouvernement ».

En effet, trois ans après l’euphorie de la Libération, d’importants problèmes restent à régler ou surgissent, tels que les salaires, les restrictions, la hausse des prix et la spéculation. Le gouvernement est fortement accusé et sa politique intérieure mise en cause, considérant qu’« il (le gouvernement) s’est ainsi opposé à un essor nouveau de la production et a porté atteinte à l’intérêt général du pays ».

La politique extérieure est vivement critiquée et une motion demande que « les denrées alimentaires soient maintenues à l’intérieur du pays..., que les relations commerciales soient rétablies avec tous les pays d’Europe ... » ... et que soit mis fin à la guerre en Indochine.

AMIENS - 30 Mai 1968

MANIFESTATION UNITAIRE INTERSYNDICALE

 

A l’initiative de la C.G.T., une manifestation réunit, à Amiens, les grévistes et les militants des diverses organisations syndicales.

9 à 10.000 travailleurs, enseignants et étudiants déferlent dans les rues amiénoises pour|    exiger la satisfaction des revendications et réclamer un changement de politique s’orientant vers le progrès social.

 

AMIENS -Mai-Juin 1968

PROCTER-et-GAMBLE 

Zone Industrielle

 

Un printemps pas comme les autres

Depuis le début de l’année, des luttes sociales s’étaient intensifiées dans toute la France, montrant ainsi le mécontentement grandissant parmi les travailleurs, et les positions prises par le gouvernement et le patronat ne pouvaient qu’aggraver la situation.

Les brutalités policières à l’encontre des étudiants suscitent une riposte immédiate, avec un appel des organisations syndicales. A l’initiative de la C.G.T., une grève générale a lieu le 13 Mai, avec manifestations.

Ce sera le début de la plus grande grève ouvrière de notre histoire.

 

AMIENS -Mai-Juin 1968

DOUBLE-SIX - Un Printemps d’espoir

 

Face à l’intransigeance gouvernementale et patronale, dans la Somme comme dans toute la France, c’est la grève avec l’occupation des usines et entreprises.

Les revendications sont au centre des préoccupations des salariés, et les travailleuses ne sont pas les dernières, elles qui subissent encore davantage les bas salaires, la sous- qualification, les pressions patronales, tout simplement parce qu’elles sont des ... femmes !

FRIVILLE - Mai-Juin 1968 - CHUCHU

C’EST LEUR PREMIERE ...

MAIS QUELLE GREVE !

 

Les jeunes vivent leur première grève, une véritable découverte de leur propre valeur. C’est une réelle prise de conscience de leur part. Ils découvrent qu’ils sont des salariés comme les autres, mais exploités plus encore en fonction de leur âge, et à qui on a fait croire que leur jeunesse était un grave handicap qui les rendait incapables de jugement, de raisonnement...

La révélation de leur importance suscite leur joie de vivre, et surtout de vivre de tels événements. Dans les piquets de grève, leur gaieté, leurs sourires en sont la démonstration.

DOULLENS -Mai-Juin 1968

POUR LA SECURITE ... LES GREVISTES TRAVAILLENT

 

La grève est faite contre le gouvernement et le patronat. La population doit en subir le moins possible les conséquences ... voilà l’idée directrice de ce mouvement.

C’est ainsi que, dans certains secteurs essentiels touchant notamment la santé, la sécurité, le ravitaillement, les grévistes assuraient leurs services. Dans les entreprises mêmes, les ouvriers veillaient à la sauvegarde et à l’entretien de l’outil de travail.

Quelle démonstration de la maturité et de la responsabilité de ces salariés grévistes décidés à mener leur combat jusqu’au bout !

Juin 1980 - RADIO-LAFLEUR ...

LA RADIO des TRAVAILLEURS

Pourquoi RADIO-LAFLEUR ?

 

LAFLEUR est une marionnette, figure légendaire du folklore picard. Né au début de l'ère industrielle, c’est un personnage populaire, frondeur. Il est l’équivalent du gavroche, du titi parisien et, comme eux, se bat contre toute forme d’exploitation.

RADIO-LAFLEUR a vu le jour le 2 Juin 1980 pour donner la parole aux travailleurs et populariser la « Marche sur Amiens », manifestation régionale de la C.G.T., mais aussi pour lutter contre la désinformation, la tromperie des grands moyens d’information organisées par le pouvoir et le patronat.

7 Juin 1980 - La MARCHE sur AMIENS

Une initiative du

Comité Régional C.G.T. Picardie

 

La « Marche sur Amiens », initiative régionale de la C.G.T., qui rassemble tous les travailleurs picards pour protester contre la politique gouvernementale d’austérité, de régression sociale, de chômage, fut un grand moment de convergence des luttes pour les salaires, l’emploi, la défense de la Sécurité Sociale, le droit au savoir et à la culture, la dignité, les libertés.

Ces salariés venant de tous les secteurs professionnels défendent aussi leur droit à la parole en exigeant un véritable service public d’information démocratique et pluraliste. Ils protestent contre les attaques envers les radios libres L.C.A. et Radio-Quinquin.

7 Juin 1980 - RADIO-LAFLEUR

Une pirouette, un pied-de-nez ... DISPARU !

 

RADIO-LAFLEUR a contribué à la préparation et à la couverture médiatique de la « Marche sur Amiens ».Cela répondait à un impérieux besoin d’information des travailleurs.

C’était aussi s’attirer les foudres du pouvoir qui, sous couvert de défendre le service public d’information, n’a pas hésité à faire investir par les forces de police les locaux de la Bourse du Travail pour faire taire et saisir les instruments d’émission. 

 

Leur forfait a échoué. LAFLEUR, après s’être acquitté de sa tâche avec succès, dès la fin de la manifestation (et juste avant l’arrivée de la police) avait encore joué un « bon tour aux gendannes » : la police arrive... Une pirouette, un pied-de-nez ... il est déjà parti !!

Faute de mieux, on s’en prendra à des militants C.G.T. qui seront arrêtés, mais relâchés face à la manifestation de protestation spontanée.

AMIENS - 16 Février 1984

Le GRAND ESPOIR de 1981 ....

SUIVI d’une GRANDE DECEPTION

 

L’élection de François MITTERAND à la Présidence de la République, le 10 Mai 1981, a suscité un grand espoir dans le monde du travail. Des mesures sociales importantes, pour lesquelles avaient lutté les travailleurs, sont votées : retraite à 60 ans, 5ème semaine de congés payés, extension des droits syndicaux, nationalisations.

Cependant, à cet espoir succèdent bientôt déception et mécontentement parce que le nouveau pouvoir compose avec les puissances d’argent.

Dès 1982, le gouvernement supprime l’échelle mobile des salaires, fait pression sur ces derniers, soutient la stratégie des groupes financiers qui accélère licenciements, fermetures d’entreprises et casse de secteurs industriels : textile, habillement, sidérurgie, machine-outil.

Aussi, à Amiens comme dans toute la France, grèves et manifestations se développent à nouveau.

6 Novembre 1987 - AMIENS

Parc des Expositions

Manifestation contre la politique économique gouvernementale

 

Ce jour-là, se tenait à Amiens, au Parc des Expositions, le « 2ème Forum Economique des Régions », présidé par Jacques CHIRAC, Premier Ministre.

Pour exprimer son point de vue sur la défense de la Sécurité Sociale, de l’emploi, contre les bas salaires, la C.G.T. demande qu'une délégation soit reçue, à l’issue d’une manifestation des travailleurs protestant contre le sort réservé aux Picards, dans une région condamnée au déclin industriel par le gouvernement et le patronat.

La délégation ne fut pas reçue et le déploiement important et provocateur des forces de police suscitèrent l’irritation légitime des manifestants , qui se calmèrent cependant après une bousculade ponctuée de quelques cris et quolibets.

La dislocation du rassemblement eut lieu trois quarts d'heure plus tard, les participants se dispersant par petits groupes et dans le calme.

6 Novembre 1987 - AMIENS

Parc des Expositions

Répression et brutalités pour toute réponse

 

La délégation n’a pas été reçue au «Forum des Régions», et le mécontentement des manifestants est grand, les Picards voulaient qu’on écoute ce qu’ils avaient à dire.

Face à l’important déploiement policier, quelques invectives fusèrent, une bousculade rapidement maîtrisée ... le calme revînt et, au bout de trois quarts d’heure, les participants à la manifestation, suivant les conseils des responsables C.G.T., se dispersèrent tranquillement.

Sur place, restaient quelques manifestants et les dirigeants syndicaux qui s’éloignaient en bavardant. C’est à ce moment que la charge policière se produisit, alors qu’il n’y avait aucun trouble de l’ordre public, pourchassant ceux qui fuyaient jusque dans les rues avoisinantes.

Bilan : 15 blessés parmi les manifestants, dont Gérard CORSELLE secrétaire de l’U.D. C.G.T. de la Somme, Jean-Marie FAUCILLON secrétaire régional C.G.T., Jean VILLAIN sympathisant retraité de 72 ans, Lucien BARBIER militant de 62 ans.

Lucien BARBIER, le crâne enfoncé, devait décéder après 3 semaines de coma, Lucien BARBIER mort parce qu’il voulait un monde meilleur.

AMIENS - Octobre-Novembre 1995

CONTRE le PLAN JUPPE

le RAS-le-BOL

 

Depuis l’élection présidentielle, et malgré les promesses du candidat CHIRAC, la politique menée va à l’encontre des déclarations qu’il avait faites lors de la campagne électorale.

Le plan de réformes gouvernemental, approuvé par le patronat, touche l’ensemble des salariés des secteurs public et privé.

Si le mécontentement des travailleurs s’est manifesté avec la décision prise du gel des salaires des fonctionnaires, il est clair qu’il s’étendait bien au-delà, et qu’y était liée la défense de l’emploi, de la Sécurité Sociale, des conditions de travail, des salaires pour l’ensemble des secteurs privé et public.

AMIENS - 12 Décembre 1995

Le SAVOIR-FAIRE AVEC HUMOUR !

 

Contre le plan Juppé, pour la défense de l’emploi, de leur statut, de leur protection Sociale, les cheminots ont maintes fois manifesté leur volonté de voir se développer, dans notre région picarde, un service public ferroviaire répondant réellement aux besoins des usagers et de la population.

Innovant dans des formes d’action parfois teintées d’originalité, c’est face au Conseil Régional de Picardie, en plein boulevard, équipés comme il se doit, qu’ils se sont retrouvés pour la pose symbolique d’une voie ferrée, démontrant ainsi tout à la fois leur savoir-faire et leur attachement au service public S.N.C.F.

C’était aussi un pied-de-nez humoristique au Président du Conseil Régional, Charles BAUR, cette initiative lui rappelant que le passage du T.G.V. à Amiens reste toujours d’actualité et que le choix de la gare T.G.V. à Ablaincourt, gare malicieusement baptisée «gare des betteraves», ne peut et ne pourra jamais répondre aux besoins de transports de la population, picarde et au-delà de la région.

AMIENS  DEBUT 2006

POUR LE RETRAIT DU CPE et du CNE

 

Le projet de loi instituant en France le contrat première embauche (CPE) puis son adoption par le Parlement français le 31 mars 2006 entraînent, au cours des mois de février, mars et avril 2006, un important mouvement étudiant et lycéen, soutenu par la CGT suivie d’autres syndicats puis de partis politiques.

Face aux puissantes manifestations, le 10 avril, le 1er ministre annonce que « les conditions ne sont pas réunies » pour que le CPE s'applique (deux mois après son adoption par le Parlement et dix jours après la validation de la loi par le Conseil constitutionnel). Cette loi est alors retirée !

Le Contrat Nouvel Emploi était un type de contrat de travail abominable pour les jeunes, sans limitation de durée et concernant les entreprises de vingt salariés au plus (PME et TPE). Egalement contesté par l’Organisation Internationale du travail, Le CNE a finalement été abrogé par le 25 juin 2008.

 

FRIVILLE ESCARBOTIN - 2010

CONTESTATION DE LA REFORME DES RETAITES

 

Débuté en mars 2010, le mouvement social contre la réforme des retraites a mobilisé à huit reprises plusieurs millions de salariés dans les secteurs public et privé. Le projet, dont la réalité était basée sur la dette publique, consistait à reculer l’âge de départ de 60 à 62 ans pour les générations immédiates et 67,5 ans pour les plus jeunes.

Après 29 jours de débat à l'Assemblée Nationale, la réforme des retraites est adoptée le 27 octobre 2010.

La durée légale est désormais de 40 ans annuités de cotisation. Elle sera en 2012 de 41 ans puis de 42 ans en 2020, etc.

Cet évènement constituera pour le 21° siècle, le démarrage des dénis de démocratie contre les travailleurs et leurs organisations syndicales.

AMIENS 2014

REFUS DU PACTE DE RESPONSABILITE

 

Le pacte de responsabilité et de solidarité est un ensemble de mesures fondées sur ce principe bidon :  moins de charges sur le travail, moins de contraintes sur les activités et, en contrepartie, plus d’embauches et plus de dialogue social.

Avec le CICE, c’est un énorme cadeau financier du gouvernement socialiste  aux grandes entreprises pour, selon le patronat, augmenter la compétitivité.

La problématique porte une fois de plus sur le coût du travail : nos salaires, retraites etc…

Tout ça payé à coup de dette publique et un endettement colossal pour les générations à venir !

AMIENS 2016

LA FRANCE CONTRE LA LOI TRAVAIL « ELKHOMRI »

 

La moitié de l'année a été marquée par cette lutte. Le gouvernement socialiste a tout fait pour détourner l'attention en utilisant la répression contre la CGT et en orientant le débat vers les thèmes préférés et nauséabonds de l'extrême droite. La population française soutient nos actions, 71% des Français sont mécontents.

Cette loi laisse au patronat les mains libres pour faciliter les licenciements, imposer une plus grande flexibilité, des semaines de travail jusqu'à 60 heures...

Elle supprime le rôle protecteur du Code du Travail acquit par les luttes et ouvre la porte à la destruction de tous les statuts des entreprises et de la fonction publique.

Suite à notre mobilisation et le doute d'un grand nombre de députés, le 1er ministre imposera une partie de cette loi par l’utilisation de  l'article 49.3 de la constitution. Le gouvernement socialiste bafouera encore les principes élémentaires qui régissent une démocratie

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