Depuis sa naissance le 23 septembre 1895 jusqu’à aujourd'hui, « la CGT a pris des coups, et elle en prend encore », a rappelé Sophie Binet.
En soulignant que, malgré tout, la CGT et ses militant.es de toutes les époques ont toujours su prendre leurs responsabilités. Notamment face à l'extrême droite et aux droites extrêmes.
« Nous n'avons pas à rougir de notre histoire, la CGT est, et reste, le syndicat combatif auquel on s'adresse dès lors qu'il s'agit de se défendre, de se faire respecter, de lutter pour un monde meilleur, débarrassé de l'exploitation et des dominations de tous ordres qui gangrènent la société. »
Eul charte d’Amiens, koik’ché ké do ?
À Amiens en 1906, son congrès adopte une motion connue sous le nom de « charte d’Amiens » qui assigne une « double besogne » au syndicalisme : à la fois la défense des intérêts immédiats et quotidiens des travailleurs et la lutte opiniâtre pour la fin « du salariat et du patronat », autant dire la fin de l’exploitation capitaliste.
Par la suite, après des scissions, réunifications, dissolutions et reconstitutions, la CGT se définira comme un syndicalisme « de classes et de masse » : de classes pour défendre la classe des exploités contre la classe des exploiteurs, autant dire le travail contre le capital ; de masse car, pour y parvenir, il faut être capable d’unir et rassembler toutes et tous les exploité·es.
De là la volonté de la CGT de s’organiser afin que toutes les catégories de salarié·es puissent se sentir concernées par son activité et s’y insérer.
De là une stratégie unitaire visant l’ensemble du syndicalisme.
De là aussi un rapport au politique fait à la fois de volonté d’indépendance, qui ne signifie pas neutralité, et de recherche de rassemblements possibles pour déboucher sur une transformation profonde de la société et s’opposer au risque majeur, aujourd’hui comme hier, de l’extrême droite.
Pour rester elle-même, la CGT a sans cesse besoin d’évoluer.
Ce sera l’un des enjeux de son prochain congrès.
La grande dame a marqué l’histoire du XXe siècle et ambitionne d’en faire tout autant avec le suivant ! En 1895 naissait la Confédération Générale du Travail
Le congrès de Limoges, qui se tient du 23 au 28 septembre 1895, est le congrès constitutif de la Confédération Générale du Travail (CGT).
Ce congrès peut être considéré comme le moment d’unification du mouvement syndical. Un congrès réuni à Lyon en 1886 avait décidé la création de la Fédération nationale des syndicats et groupes corporatifs de France et des colonies.
Le congrès de Limoges consacre l’unification. Il réunit les délégués de 28 fédérations d’industrie ou de métier, de 18 Bourses du travail et de 126 syndicats non fédérés. C’est ainsi qu’est constituée la CGT, qui renforce son unité en 1902 au congrès de Montpellier. Après la guerre, son audience ira croissante. Elle est la première confédération syndicale en France.
Aujourd’hui la CGT c’est :
En octobre, l’acte fondateur du syndicat sera revisité, lors d’une journée de réflexion militante sur « la portée actuelle du choix d’un syndicalisme confédéré ». L’année sera clôturée sur un « un événement festif faisant une grande place à la jeunesse ».